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Bienvenue Olympe !

Balbuzard Olympe F28 Réserve  naturelle Fanel Neuchâtel

Nous avons juste reçu la grande nouvelle qu’Olympe (F28), premier oiseau de retour de notre « volée 2020 », a été repéré ce matin dans la réserve naturelle du Fanel, au lac de Neuchâtel. Merci à Thomas Bachofner qui nous a envoyé cette superbe photo de lui.

Collecté dans un nid sur un pylône d’Allemagne orientale par Mario Firla le 30 juin 2020, Olympe pesait 1,490g  et nous n’étions pas tout de suite sûrs si c’était un mâle ou d’une femelle. Ce n’est qu’après avoir eu le résultat de son test ADN que nous avons eu la certitude qu’il s’agissait d’un mâle. Lâché le 25 juillet et parti en migration le 24 août, il avait été observé le lendemain dans le département français de la Lozère, après avoir parcouru 400 km en moins de 36 heures.  Son retour en Suisse à seulement 7km du lieu de son premier envol montre une fois de plus à quel point les mâles de balbuzard sont philopatriques. Sixième de nos mâles à revenir (à notre connaissance) depuis le début du projet de réintroduction en 2015, il fait honneur à non son nom en établissant un nouveau record. Puisse-t-il en réaliser bien d’autres !

Mystère élucidé

Balbuzard Flamme KF6 avec seulement bague en métal

Nous connaissons enfin l’identité de notre « mâle mystère » du côté français du Doubs, grâce à la persévérance et aux photos exceptionnelles de Didier Pépin (voir l’un d’elles ci-dessus).

Il s’agit de Flamme (anciennement connu aussi comme KF6), le code de sa bague métal ayant finalement pu être déchiffré ! Né en 2017 en Norvège , il avait été relâché en Suisse le 2 août et était parti en migration le 28. Depuis lors il avait été revu trois fois : une le 3 août 2019 par Solène Carboni et Christian Bulle (voir photo) dans le département français du Doubs, et deux en février et mars 2020 dans ses quartiers d’hiver en Gambie (alors qu’il n’avait pas encore perdu sa bague plastique bleue). Nous savons maintenant pour sûr que c’est un mâle, et il s’active actuellement à construire son propre nid… à quelques km des deux plateformes construites pour lui le mois dernier. Jusqu’à présent il n’a pas trouvé de femelle, mais il paraît déterminé et tous les espoirs sont permis.

Depuis sa « redécouverte » l’année dernière (avec seulement une bague métal) par Cathy Poimboeuf, Flamme a été suivi de près par une équipe super motivée et prête à garantir qu’il ne subisse aucun dérangement. Même si nous aurions aimé qu’il revienne en Suisse, nous sommes bien sûr enchantés de le savoir tout proche. Quoiqu’il en soit, Flamme apprécie clairement la gastronomie française !

L’histoire de Flamme nous incite à penser qu’un ou quelques autres de nos mâles pourraient discrètement vivre en certains lieux rarement visités, peut-être même à plusieurs dizaines de km du site de réintroduction. Les prochaines « matinées Balbuzard », agendées les 29 mai et 19 juin, permettront-elles de localiser de nouveaux territoires ? Toute personne (avec jumelles) disponible et intéressée à participer à l’une ou l’autre de ces dates est naturellement bienvenue de s’inscrire ici.

 

Ils sont de retour

Balbuzard Arthur F12 avec un Balbuzard non-bagué

En plus de notre “mâle mystère” présent depuis le 3 avril dans le haut Doubs, Arthur (F12, né en 2018) et Taurus (PS7, né en 2017) sont tous deux revenus dans la région des Trois-Lacs. Arthur a été vu pour la première fois à Hagneck le 7 avril par Fabian Grossenbacher, exactement à la même date qu’en 2021 lorsque Michel Cattin l’avait noté de retour. Michel était déterminé à être le premier à le repérer cette année, mais il a manqué les journées à météo infecte des 7 et 8 avril, évidemment juste quand Arthur est revenu (pas de chance Michel !). Ce printemps Arthur a déjà été observé trois fois avec un autre Balbuzard : une probable femelle en migration le 17 avril (avec bague métal à la patte gauche), un mâle non bagué de passage le 18, puis un autre mâle non bagué qu’il a promptement évacué le 21 (photo ci-dessus par Claudine Waespe). Même s’il n’a pas encore trouvé une femelle, l’espoir subsiste.

Taurus a été confirmé de retour le 12 avril, bien qu’il soit probablement revenu quelques jours plus tôt. Alors qu’il s’active à préparer un nid, sa partenaire de l’été dernier, AB13, n’a pas été revue jusqu’à présent. Finira-t-elle par revenir, ou essaiera-t-il de trouver une autre femelle ?

Radar (F16, né en 2019), avait été photographié deux fois l’an dernier, en Suisse le 3 mai et en Belgique le 14. En théorie il devrait revenir ce printemps, mais à ce jour il n’a pas encore été localisé.

De leur côté, nos femelles sont en train de préparer la prochaine génération. Mouche (PR4, née en 2016) et son partenaire AM06, ainsi que Plume (F02, née en 2018) et son compagnon BE63, étaient déjà de retour le mois dernier à leur nid, respectivement en France et en Allemagne. Et Daniel Schmidt vient de nous informer que Plume couve au moins deux oeufs. Autre bonne nouvelle, Rafale (F14, née en 2019), qui avait été signalée une fois l’été dernier sur une plateforme en Allemagne, a été photographiée le 7 avril en compagnie d’un mâle non bagué sur un autre nid du nord-est de la Bavière. 

30 nids

Equipe Doubs nid balbuzard

Deux nouvelles plateformes de nidification ont été construites les 9-10 avril, juste de l’autre côté de la frontière dans le département français du Doubs. Elles visent à encourager notre « mâle mystère », un Balbuzard portant une bague métal à la patte gauche mais aucune à la droite. Nous soupçonnons fortement qu’il s’agit d’un oiseau relâché à Bellechasse ayant perdu sa bague plastique bleue, et avons toujours l’espoir de pouvoir lire un jour le code de sa bague métal. Ce printemps il a été noté pour la première fois de retour le 3 avril, et il a même été vu transportant du matériel de nid (bien qu’il n’y ait pas jusqu’à présent de femelle aux alentours).

Alors que nous construisions la deuxième plateforme le 10 avril, un Balbuzard a brièvement tournoyé juste au-dessus à grande hauteur, comme s’il était en train d’inspecter l’opération en cours. Était-ce notre « mâle mystère » ou juste un oiseau de passage?

Quoiqu’il en soit, deux magnifiques plateformes sont maintenant disponibles dans le haut Doubs, toutes deux sur des Sapins blancs. L’une d’elle, à 48 m. de haut, est la plus élevée des 30 nids que nous avons construits à ce jour. Un grand merci encore aux grimpeurs Christian et Paco Grand, et à l’équipe très motivée (photo ci-dessus) qui a investi beaucoup de temps et d’énergie pour le succès de ce mémorable week-end.

 

C’est parti !

Plateforme pour Balbuzard sur un mélèze avec Christian Grand et Paco Grand

Avril est déjà là, une nouvelle saison Balbuzard démarre ! Cette année encore, nos deux premières femelles nicheuses ont une longueur d’avance. Mouche (PR4) et son partenaire AM06 sont de retour à leur nid en Moselle, le mâle étant arrivé le premier le 20 mars, suivi peu après par Mouche le 24. David Meyer et Dominique Lorentz conservent un œil attentif sur eux et nous enverront périodiquement de leurs nouvelles. Pendant ce temps Daniel Schmidt nous signale qu’en Bavière, Plume (F02) et son partenaire BE63 sont tous deux revenus à leur nid le même jour (29 mars). Pour ce qui est de nos mâles, nous attendons encore de savoir lesquels reviendront en Suisse ou dans le Haut-Doubs (juste de l’autre côté de la frontière, en France voisine).

Entretemps le 27 mars nous avons construit deux nouvelles plateformes de nidification, portant leur nombre total à 28 dans la région des Trois-Lacs. L’une est la plus élevée installée à ce jour, à 44m au sommet d’un majestueux mélèze, l’autre est sur un Pin sylvestre à 35m de hauteur. Toutes deux ont été construites avec l’appui du CEPOB (Centre d’Etude et de Protection des Oiseaux, Bienne et environs), dans le cadre du 40ème anniversaire de sa création. Grand merci encore à nos grimpeurs acrobatiques Christian et Paco Grand, et naturellement aussi à l’équipe au sol constituée d’Emile Curty, de Philippe Grosvernier et de Benjamin Gygax – avec Denis Landenbergue et Wendy Strahm.

Rapport sur la saison 2021

Balbuzard sur le DoubsLe rapport sur la saison 2021 du Projet Balbuzard a paru dans le fascicule de mars 2022 de la revue Nos Oiseaux. Alors que la phase des lâchers est terminée, deux oiseaux réintroduits chacune des années 2016 à 2019 ont été confirmés de retour jusqu’à présent: 4 mâles en Suisse, et 1 mâle plus 3 femelles dans des pays voisins. Deux de ces femelles ont niché avec succès en 2021: Mouche en France (Moselle – avec 2 jeunes à l’envol) et Plume en Allemagne (Bavière – avec 3 jeunes à l’envol). Deux mâles (Taurus, pour la troisième année, et Arthur, pour la deuxième) se sont cantonnés en Suisse, Taurus formant tardivement un couple durant l’été avec une femelle allemande baguée AB13. De plus, un « mâle mystère » a estivé dans le Haut-Doubs, non loin de la frontière franco-suisse (photo ci-dessus). Bien qu’il n’ait qu’une bague métal à la patte gauche, nous pensons qu’il s’agit d’un des « nôtres » ayant perdu sa bague plastique bleue, mais son identité est encore incertaine. Enfin deux jeunes relâchés à Bellechasse en 2019, Radar et Rafale, sont revenus pour la première fois en Europe en 2021. L’article peut être téléchargé ici.

Trois « Matinées Balbuzard » ont été organisées en 2021, mobilisant plus de 70 volontaires. Deux autres sont prévues cette année, les 29 mai et 19 juin. En cas d’intérêt pour y participer, n’hésitez pas à nous signaler votre/vos date(s) de disponibilité et éventuelles préférences de sites d’observation. Toutes les inscrit(e)s seront contacté(e)s dix jours avant chaque date pour l’allocation d’un emplacement (à définir selon le nombre d’inscriptions qui seront reçues). D’avance merci vivement pour votre participation!

Un beau cadeau de Noël

Rafale F14 et Tino F22Quel plaisir de recevoir, le 25 décembre, un message de Daniel Schmidt disant qu’il venait de trouver une photo (voir plus bas) de notre femelle Rafale (F14), en contrôlant le contenu d’un piège-photo provenant d’une plateforme du nord-est de la Bavière. L’image date du 2 août, alors qu’elle visitait ce nid où deux jeunes avaient déjà pris leur envol.

Translocalisée d’Allemagne orientale le 25 juin 2019, Rafale avait été relâchée à Bellechasse le 29 juillet (ci-dessus photo d’elle avec Tino F22 ), puis était partie en migration le 3 septembre. Après le mâle Radar (F16), c’est le deuxième oiseau de notre « volée 2019 » confirmé de retour en Europe cette année.

Cette bonne surprise s’inscrit dans la tendance des annéesRafale F14 en Allemagne précédentes, avec chaque fois au moins un mâle et une femelle connus de retour :  Fusée (PR9) et Mouche (PR4) de 2016; Taurus (PS7) et Flamme (KF6) de 2017; et Arthur (F12) et Plume (F02) de 2018.

Il est  possible que d’autres oiseaux soient revenus, mais ont passsé  jusqu’à présent inaperçus (pour une grande espèce, le Balbuzard peut se montrer très discret). Nous soupçonnons qu’un mâle adulte observé au bord du Doubs pendant les étés 2020 et 2021 était un des nôtres, éventuellement Fusée (PR9) qui n’a plus été vu avec certitude depuis 2019. Portant seulement une bague métal (du même modèle que celui que nous utilisons) à la patte gauche, il pourrait juste avoir perdu la bague plastique bleue de sa patte droite.

Une chose est sûre, nous comptons les jours en attendant de découvrir quelles surprises le printemps prochain apportera.

Premier couple formé

Balbuzard Taurus PS7Il semble que Taurus (PS7) et Arthur (F12) aient déjà migré vers le sud, bien que nous soyons toujours en train de vérifier. Mais la grande nouvelle c’est que Taurus, âgé de quatre ans, avait une partenaire cet été ! Nous ne l’avons pas annoncé plus tôt pour éviter tout risque de dérangement, mais ils ont été vu ensemble pendant au moins cinq semaines, durant lesquelles ils étaient inséparables. Qui plus est la femelle portait une bague (AB13), indiquant qu’elle était née en Allemagne orientale en 2014. L’été est souvent une période favorable pour la formation de couples de Balbuzards, comme ce fut le cas par exemple en Moselle avec Mouche il y a deux ans. Nous ignorons quand exactement AB13 est arrivée dans la régions des Trois-Lacs et quand elle a rencontré Taurus pour la première fois, mais nous savons qu’elle est partie en migration avant lui, ce qui est normal pour cette espèce. Cette première formation connue d’un couple de Balbuzards en Suisse depuis plus d’un siècle est prometteuse, car une fois formés les couples ont tendance à demeurer unis année après année. Espérons donc que leur migration et leur hivernage se passeront bien, et qu’ils reviendront tous les deux sains et saufs en Suisse au printemps prochain ! 

Cinq envolés

Balbuzard Mouche nourrit son jeuneLes deux jeunes de Mouche (PR4) et de son partenaire AM06 ont bien pris leur essor vers mi-juillet en Moselle (photo ci-dessus, par digiscopie). David Meyer, qui a régulièrement gardé un œil sur eux, a vu le premier volant le 15, puis le second le 18. Lors d’une récente visite sur place, nous avons été ravis de les voir prendre chaque jour plus d’assurance, l’aîné faisant même son premier essai de plongée sur un étang (mais en émergeant « les serres vides ») le 29 juillet.

Ces jeunes sont les premiers connus d’une femelle relâchée en Suisse à prendre leur envol, et même si l’événement s’est produit en France, il représente une nouvelle étape importante du projet de « Nos Oiseaux ». Il a  précédé d’environ deux semaines l’envol des trois jeunes de Plume (F02) dans le nord-est de la Bavière. La dernière fois qu’ils ont été immortalisés ensemble au nid grâce à un piège-photo, c’était le 26 juillet (photo ci-dessous). Malgré la météo exécrable, ce total de cinq jeunes envolés est un beau résultat!

Trois jeunes Balbuzards de Plume en Allemagne sur le nid

Premier rendez-vous?

Balbuzard allemand BT24 avec Arthur F12 à Hagneck, Suisse

Arthur (F12) a été vu à Hagneck en compagnie d’une femelle baguée! Le 18 juillet, Benjamin Gygax l’a observé portant un poisson, suivi par un deuxième Balbuzard clairement identifiable comme femelle. Il a pris la photo ci-dessus et a réussi à lire la bague noire à sa patte gauche: BT24. Grâce au fantastique programme de baguage coordonné par Daniel Schmidt en Allemagne, nous avons appris que BT24 avait été bagué le 29 juin 2020 par Henry Lange dans un nid sur un pylône de la province de Brandebourg. Le retour en Europe d’un Balbuzard après son premier hivernage étant assez exceptionnel, cela indique peut-être que BT24 n’a pas migré jusqu’en Afrique l’automne dernier, mais qu’elle aurait plutôt hiverné dans la région méditerranéenne. Espérons qu’elle sera revue plus tard cet été, ou même qu’elle revienne l’année prochaine en Suisse. Lors de la troisième Matinée Balbuzard, Arthur avait déjà été vu volant brièvement avec un autre Balbuzard entre Hagneck et Lüscherz, mais les oiseaux étaient trop loin pour voir si le deuxième était un mâle ou une femelle, et s’il était bagué.

Le Balbuzard Arthur F12 avec une grande branche à Hagneck, SuisseLe 27 juin nous avons admiré pour la première fois Arthur « plongeant » dans les cimes desséchées d’arbres pour y briser des branches mortes, puis le 17 juillet il en avait cassé et emporté une particulièrement grande au-dessus de la plate-forme de nidification (photo). Cependant, après l’avoir transportée en vol pendant un certain temps, il l’avait finalement laissée tomber, signe qu’il a encore besoin d’un peu d’entraînement – et aussi d’une femelle pour lui donner un coup de main!

Par ailleurs le 18 juillet, nous avons enfin réussi à lire la bague d’une autre femelle d’origine allemande, AB13, dans un secteur où nous soupçonnons qu’elle a passé une partie au moins de l’été. Déchiffrer sa bague noire était très difficile, du fait qu’elle avait beaucoup pâli au point de prendre un aspect grisâtre.  La raison pour laquelle cet oiseau – bagué en 2014 par Dieter Roepke sur un pylône dans le Mecklembourg – se trouve en Suisse à cette période de l’année reste à élucider.