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Trois mâles identifiés

Arthur F12 avec branche à Hagneck, Suisse pendant la Matinée Balbuzard

La motivation était si grande pour la deuxième Matinée Balbuzard de cette année le 23 juin que plusieurs des 51 participants sont arrivés avant l’aube. Les Balbuzards ont suivi peu après, le premier (le plus probablement Olympe) pêchant déjà à la Grande Cariçaie à 5h23, avant d’être perdu de vue puis retrouvé avec un poisson à 6h00. A Hagneck, Arthur avait même pris son petit déjeuner plus tôt, se montrant et criant en vol à 5h30 avec un poisson dans les serres, rapidement consommé et terminé à 6h06. Un troisième Balbuzard (le plus probablement Racine) a été signalé au Fanel à partir de 5h47, tranquillement perché la plupart du temps sur un arbre mort jusqu’à 8h27. Il s’est alors envolé en direction du nord-est vers le canal de la Thielle, où une autre équipe l’a vu cerclant avec un Milan noir de 8h34 à 8h40, avant de disparaître semble-t-il en direction du lac de Bienne. Donc avant 6h00 déjà, trois Balbuzards différents avaient été notés, vraisemblablement nos trois mâles connus – bien que trop loin pour voir ou lire leurs bagues.

A Hagneck, Arthur a été observé plusieurs fois transportant des branches (photo ci-dessus) jusqu’à 8h21, après quoi il a disparu, peut-être derrière l’île boisée où nous savons qu’il essaie de construire un nid – pour la troisième année de suite – sur un fragile arbre mort. Puis juste avant la fin « officielle » de la surveillance à 10h00, la surprise du jour est intervenue quand deux Balbuzards ont été vus depuis Lüscherz, cerclant ensemble au-dessus d’Hagneck, où au moins un des deux oiseaux criait. L’un d’eux était clairement Arthur, et l’autre, parti ensuite en direction de Twann, portait aussi une bague bleue, s’agissant donc probablement de Racine.

Un des précieux résultats de cette Matinée Balbuzard est la confirmation qu’Olympe (régulièrement vu amenant des branches sur deux plateformes de nid distantes de près de 2,5 km l’une de l’autre) est aussi en train de construire un nouveau nid naturel, à presque 2 km plus loin. Ce qui signifie que son territoire s’étend sur plus de 5 km de longueur de la Grande Cariçaie. Avec maintenant trois nids à choix pour courtiser une femelle de passage, cela montre à quel point Olympe est motivé !

D’autres équipes étaient postées en divers points le long du Doubs (difficiles à surveiller à cause du relief et des nombreux méandres) et dans le bassin du Drugeon, deux secteurs où Flamme (qui a perdu sa bague bleue) avait été vu ces dernières années. Cependant aucun Balbuzard n’a été repéré là-bas le 23 juin, bien qu’un individu peut-être bagué y avait été observé les 11 et 12 juin. La question de savoir si Flamme est revenu cette année demeure donc ouverte.

Grand merci encore à la fabuleuse équipe levée très tôt pour participer aux recherches du 23 juin. Avec ou sans Balbuzard à la clé, leurs observations ont été très utiles – et nous avons encore le reste de l’été pour clarifier peut-être certains autres mystères.

Une matinée bien arrosée

Pour la première fois, la météo a été franchement infecte lors de la première Matinée Balbuzard de cette année le 2 juin, la plupart des 53 participants volontaires faisant preuve d’un engagement impressionnant, tout en se faisant copieusement tremper pour l’occasion. Néanmoins malgré la météo peu amène, de précieuses données sur au moins trois de nos mâles connus ont pu être collectées dans la région des Trois-Lacs. Il n’y en a toutefois pas eu dans les bassins du Doubs et du Drugeon en France voisine, ni dans le Jura suisse, les conditions étant même pires là-bas qu’en plaine.

Comme presque toujours, Arthur (F12) n’a pas déçu à Hagneck. Un Balbuzard (très probablement lui) y a été repéré à trois reprises entre 6h15 et 6h50, bien que trop loin pour voir des bagues. Mais juste au moment où les observateurs se déplaçaient vers un meilleur point de vue, il en a bien sûr profité pour disparaître ! Finalement Arthur (cette fois sa bague à pu être lue) est apparu avec un gros poisson, qu’il a mangé avant de se toiletter jusque bien après la fin « officielle » de la Matinée Balbuzard à 10h00.

A la Grande Cariçaie où Olympe (F28) a son territoire, un Balbuzard a d’abord été vu à 5h38, survolant une vaste zone avec un petit poisson dans les serres et se montrant à plusieurs équipes d’observateurs avant de disparaître vers l’arrière-pays à 6h08. Après quoi vers 7h30, un Balbuzard (sans doute le même) a été retrouvé, d’abord perché et capturant ensuite un énorme poisson. Il a dès lors pris tout son temps pour le manger et le digérer, avant de se toiletter jusque bien après 11h30, quand le dernier observateur tenace a plié bagages pour rentrer chez lui. Bien que la bague bleue à sa patte droite n’ait pas pu être lue, il s’agissait presque certainement d’Olympe.

Racine (F29) s’est montré à Bellechasse de 6h00 à 6h43, se toilettant et sans poisson, ayant peut-être déjà mangé son petit déjeuner ailleurs. Il n’a pas été revu ensuite jusqu’à 10h02, s’étant peut-être caché dans un arbre sous la pluie diluvienne ? En tout cas il ne s’est pas montré à la réserve du Fanel (un de ses lieux de pêche favoris), ni au lac de Morat où sur l’Aar près de Niederried où l’on sait qu’il pêche parfois aussi.

Grand merci à une équipe incroyablement dévouée (voir ci-dessus quelques souvenirs partagés de cette matinée très arrosée). Nous aurons peut-être d’autres surprises (et presque sûrement un meilleur temps) à la prochaine Matinée Balbuzard prévue le 23 juin. Si vous êtes prêt à vous lever avant l’aube, et à venir aider (jusqu’à 10h00) à clarifier les territoires connus de Balbuzards voire même à en découvrir d’autres, n’hésitez pas à nous le signaler ici !

 

Erratisme et naissances

Balbuzard CG07 d'Allemagne à Lobsigensee par Sibylle Zwygart

Plusieurs Balbuzards « étrangers » ont été vu en Suisse ce mois, vraisemblablement des immatures revenant pour la première ou la deuxième fois en Europe, certains d’entre eux étant des femelles. De tels oiseaux ne sont pas encore territoriaux et pourraient potentiellement s’apparier avec un de nos mâles célibataires (ce qui s’était déjà produit au printemps dernier pendant deux semaines).

Au moins trois de ces Balbuzards en erratisme avaient été bagué en Allemagne. D’après les codes qui ont pu être lus, deux sont âgés de 2 ans (voir ci-dessus photo de l’un d’entre eux par Sibylle Zwygart), probablement dans leur première migration de retour d’Afrique, et un de 3 ans. Les individus de 2 ans sont nés dans l’Etat de Mecklenburg-Vorpommern (à 808 et 858 km), et celui de 3 ans dans celui de Sachsen (à 670 km). Grand merci à la station de baguage de Hiddensee pour l’envoi rapide de ces informations.

Entretemps nos mâles continuent de parader et de transporter des branches pour recharger des plateformes ou construire un nid, l’un d’eux ayant été vu en compagnie d’une de ces femelles non « fixées ». Si jusqu’à présent nous n’avons pas trouvé de couple nicheur en Suisse, il reste toujours du temps – jusqu’en août – pour qu’une paire se forme.

Quant à nos femelles, elles restent en avance sur nos mâles. Dominique Lorentz nous a annoncé le 14 mai que Mouche (PR4) et son partenaire nourrissaient au moins deux poussins sur le même nid que ces dernières années en Moselle (France). Et Daniel Schmidt-Rothmund nous a signalé que Chronos (ex-PS9) et son mâle ont probablement eu trois poussins sur leur plateforme de nidification du Bade-Wurtemberg (Allemagne).

Femelles plus efficaces (quoi de neuf?)

Racine F29 Balbuzard en vol sur place Fanel Switzerland par Wendy Strahm

Après les arrivées précoces d’Arthur (F12) et d’Olympe (F28) en mars, Racine (F29) a été confirmé pour la première fois de retour le 5 avril. Ces trois males occupent des territoires dans la région des Trois-Lacs, s’activant à transporter des matériaux de construction de nid et à scruter le ciel à la recherche d’une femelle de passage. Racine (photo ci-dessus) est régulièrement vu pêchant dans la réserve naturelle du Fanel, où Olympe peut parfois aussi être observé. Perpétuant une tradition bien établie, Arthur se laisse facilement admirer à Hagneck – pour le plus grand plaisir des ornithologues comme des photographes.

Il n’est pas facile de différencier un Balbuzard d’un autre, surtout en période de migration comme celle en cours actuellement. Pour aider avec le suivi du projet, merci d’avance si vous pouvez noter l’heure de chaque observation, et si possible si l’oiseau est bagué ou pas.

Alors que nos mâles sont encore célibataires, nos femelles Mouche (PR4) en France, et Chronos (ex-PS9) en Allemagne, sont toutes les deux en train de couver. En Moselle, Dominique Lorentz nous signale que l’incubation a démarré depuis le 7 avril au moins pour Mouche. Du Bade-Wurtemberg, Daniel Schmidt-Rothmund nous a envoyé la première image prise par piège photo de Chronos couvant le 10 avril. Compte tenu d’une durée d’incubation de 36-42 jours pour cette espèce, nous espérons avoir de bonnes nouvelles, si tout se passe bien, à partir de mi-mai.

Deux plateformes de plus

Quentin Schlisteur, Nicolas Salvi, Christian Grand et Paco Grand installe une plateforme balbuzard dans le basin du Drugeon

Deux nouvelles plateformes de nidification ont été construites dans le bassin du Drugeon, dans le département français du Doubs. Même si le but ultime du projet de Nos Oiseaux est que le Balbuzard niche de nouveau en Suisse, ces oiseaux ne connaissent pas les frontières (comme démontré par nos deux femelles Mouche et Chronos). L’été dernier, deux Balbuzards avaient séjourné dans le bassin du Drugeon: un mâle, très probablement Flamme, et une femelle non baguée. C’est pourquoi deux nouvelles plateformes viennent d’y être construites, au sommet de superbes Sapins blancs (Abies alba). Christian et Pascal Grand, grimpeurs et constructeurs de nids expérimentés, sont venus apporter leur aide, par une journée ensoleillée et anormalement chaude pour la saison.

Grand merci à eux d’avoir initié les grimpeurs locaux Nicolas Salvi et Quentin Schlisteur dans l’art d’installer des plateformes à Balbuzard (photo ci-dessus). Tous ont fait un merveilleux travail, contribuant comme toujours bénévolement leur temps et leur expertise. Cela aide sûrement que Christian et Nicolas aient tous deux leur propre entreprise de menuiserie, et on ne peut que les recommander pour des travaux autour de Fribourg en Suisse ou de Pontarlier en France. Merci également à l’équipe au sol composée de Laurent Beschet, Christian Bulle, Christian Grand (frustré de ne pas pouvoir grimper car toujours en train de se remettre d’un accident), Valérie Grand, Denis Landenbergue, Dominique Michelat, Didier Pépin et Wendy Strahm – sans oublier bien sûr leurs contributions à un pique-nique mémorable.

Pique-nique aprés la construction de notre première plateforme Balbuzard le 6 avril 2024

 

 

Arrivées de mars

Mouche PR4 et AM06 en Moselle en mars par Dominique Lorentz

Cette année la saison Balbuzard a commencé tôt. Les nouvelles de notre premier oiseau revenu, Mouche (PR4), nous sont parvenues de Moselle en France, où Dominique Lorentz l’a observée de retour le 20 mars, quatre jours après son mâle (AM06). Ces dates sont presque identiques à l’an d ernier, quand le mâle était arrivé le 17 mars et Mouche le lendemain. Le couple s’est aussitôt activé à faire le ménage sur son nid (photo ci-dessus), Nous ne pouvons que lui souhaiter une bonne saison, après avoir élevé déjà avec succès 2 jeunes en 2021 et en 2022, puis trois en 2023.

Daniel Schmidt-Rothmund nous a transmis la bonne nouvelle que Chronos (ex-PS9) est revenue à son nid au Bade-Wurtemberg le 29 mars, quatre jours après son mâle (AE83). L’année dernière, le couple avait d’abord été noté le 29 mars du côté français du Rhin, avant de traverser le fleuve pour nicher sur une plateforme du côté allemand où il avait élevé 2 jeunes avec succès. Même en année bissextile avec un jour de plus, certains de « nos » Balbuzards gardent leur notion du temps!

En Suisse le samedi 23 mars a été un grand jour, avec Arthur (F12) vu pour la première fois par Fabien Grossenbacher à Hagneck. C’est la cinquième année qu’il occupe ce territoire, se disputant une fois encore la possession de « sa » plateforme avec un couple de Goélands leucophées, avec toujours l’espoir de  retenir une femelle de passage. Olympe (F28) est arrivé semble-t-il le même jour à la Grande Cariçaie, où il est encore assez mobile en ce début de saison, ayant été vu au moins deux fois (les 26 et 31 mars) en excursion de pêche au Fanel. Ces arrivées ont été plus précoces que l’an dernier, quand Arthur avait été noté pour la première fois le 25 mars, et Olympe le 1er avril.

Pas encore de nouvelles de Flamme (ex-KF6) dans le bassin du Drugeon en France voisine, ni de Racine (F29) dans la région des Trois-Lacs. En 2023, tous deux avaient été vu pour la première fois autour de mi-avril, donc continuez de garder un œil attentif vers le ciel… . Et merci de bien noter l’heure de toute observation de Balbuzard, et autant que possible de préciser si l’oiseau est bagué ou pas!

Rapport sur la saison 2023

Olympe F28 et femelle pas baguée accouplement sur plateforme Lac de Neuchâtel Suisse

Le rapport sur la saison 2023 du projet Balbuzard a paru dans le fascicule de mars 2024 de la revue Nos Oiseaux. Au moins trois mâles réintroduits en Suisse ont été confirmés de retour dans la région des Trois-Lacs l’année dernière, et un très probable quatrième dans le département français du Doubs. Deux femelles relâchées à Bellechasse ont niché avec succès, une produisant trois jeunes à l’envol en France (Moselle) et l’autre deux jeunes en Allemagne (Bade-Wurtemberg). La découverte de Chronos en Allemagne porte à 11 le total d’oiseaux réintroduits en Suisse dont nous ayons obtenu une preuve du retour.

Deux femelles non baguées ont séjourné dans des territoires occupés par des mâles en 2023: une pendant deux semaines du printemps à la Grande Cariçaie (lac de Neuchâtel) où elle s’est appariée avec Olympe (F28) sur une plateforme construite par le projet (photo ci-dessus); l’autre pendant l’été dans le bassin du Drugeon (Haut-Doubs).

Comme les années précédentes, deux « Matinées Balbuzard » ont été organisées en 2023.  Vu leur succès, deux sont à nouveau prévues cette année, les dimanches 2 et 23 juin prochains. Les points d’observation seront surtout dans la région des Trois-Lacs, mais aussi dans les bassins du Drugeon, du Doubs et de l’Aar. Toute personne intéressée à participer à l’une (ou aux deux) de ces dates peuvent d’ores et déjà signaler leur intérêt ici, ou directement à wendy.strahm@gmail.com.

Le rapport 2023 peut être téléchargé ici.

 

Le Balbuzard au Festival du Film Vert

Film Le Retour du Balbuzard par Orca Stephan Rytz

Diffusé pour la première fois en mai 2023 par la télévision suisse romande, Le retour du Balbuzard – film de 52 minutes réalisé par Orca Production – avait aussi suscité un bel accueil du public en octobre dernier, tant à la 21ème édition du Festival de la Salamandre qu’à la 39ème du Festival International du Film Ornithologique de Ménigoute .

Poursuivant sur cet élan, il a été nominé  pour le « Prix Tournesol » du Festival du Film Vert 2024, avec des projections prévues en quatorze lieux de Suisse romande ainsi qu’un de Haute-Savoie et un d’Alsace entre les 2 mars et 12 avril (voir agenda complet ici).  La  plupart seront suivies d’une discussion avec le public,  en présence soit du réalisateur du film Stephan Rytz, soit des représentants de Nos Oiseaux ou d’autres associations de protection de la nature.

Le Festival du Film Vert coïncidant en grande partie avec la période de retour de migration des Balbuzards, c’est certainement de bon augure pour la nouvelle saison qui s’annonce !

 

 

La saison tire à sa fin

Baguage jeune balbuzard CJ83 en Sachsen Allemagne par Peter Reusse

La saison Balbuzard tire à sa fin et “nos” oiseaux semblent tous être partis en migration, alors que quelques autres provenant de plus au nord continuent d’enchanter les observateurs dans certains lieux d’escales classiques de l’espèce.

Arthur (F12) semble avoir quitté Hagneck un peu plus tôt que ces dernières années (dernière observation le 1er septembre). Olympe (F28) a été vu pour la dernière fois à la Grande Cariçaie le 29 août par Martin Zimmerli, et Racine (F29) vraisemblablement le 5 septembre dans les réserves du Fanel et du Chablais de Cudrefin par Jean-Claude Muriset et René Gerster (dates finales à confirmer plus tard, après vérification de quelques pièges photo).

Pour ce qui est de Taurus (PS7), il n’est pas encore certain qu’il soit revenu cette année. Bien que quelques observations visuelles laissent à penser que c’est le cas, aucune lecture du code de sa bague bleue n’a été faite cette saison. Quant à Flamme (ex-KF6), les prospections pour le localiser dans le Haut-Doubs ont constitué un sérieux défi depuis la perte de sa bague bleue. Depuis qu’un mâle avec bague métal à la patte gauche avait été vu lors de la première Matinée Balbuzard de cette année, sa présence a été suspectée dans le secteur du Plateau de Frasnes, où une femelle non baguée a passé une bonne partie de l’été (étant même observée en vol avec un mâle le 23 juillet).

Concernant nos femelles qui ont niché hors de Suisse, les dernières nouvelles de Moselle datent de quand Dominique Lorentz a vu un des trois jeunes de Mouche (PR4) au nid le 12 septembre, alors qu’en Bade-Wurtemberg Daniel Schmidt nous dit qu’un des deux jeunes de Chronos (ex-PS9) a encore été noté au nid le 7.

En Suisse, les dernières semaines ont été riches en observations de Balbuzards de passage. Il est courant que des juvéniles fassent escale pendant plusieurs jours (ou parfois même semaines) à des endroits où ils peuvent exercer et améliorer leur technique de pêche avant de continuer plus au sud. Cette année par exemple dans la zone du Flachsee (canton d’Argovie), de nombreuses personnes ont déjà pu admirer CJ83, une jeune femelle baguée par Peter Reusse dans la province allemande de Saxe (voir ci-dessus une photo du 30 juin, jour de son baguage). Des jeunes ont aussi fait escale à Klingnau (AG), Chavornay (VD), Verbois (GE) et divers autres sites. C’est toujours un plaisir d’observer de tels oiseaux, souvent moins timides que les adultes et qui doivent parfois plonger de nombreuses fois avant de parvenir à capturer un poisson.

Notez l’heure s.v.p. !

Balbuzard femelle pas baguée le 27 juin 2023 dans le Haut-Doubs

Depuis le début de ce mois, les premiers Balbuzards autres que les « nôtres » ont commencé à être notés de passage en Suisse. Il devient donc plus difficile de faire la différence entre des oiseaux en migration et des individus locaux. L’été est aussi une période durant laquelle un de nos mâles pourrait encore rencontrer une femelle célibataire de passage, augmentant les chances qu’elle revienne l’année prochaine. Une telle femelle (photo ci-dessus), non baguée et peut-être encore immature, a été vue à plusieurs reprises ces derniers mois dans le Haut-Doubs, y compris une fois avec un mâle que nous soupçonnons d’être Flamme (ex-KF6).

Avec l’augmentation du nombre des observations à partir de maintenant, il est encore plus important de noter précisément à quelle heure un Balbuzard est vu, de relever si une bague est visible, et d’indiquer son code s’il peut être lu ou photographié.

Pour ce qui est de « nos » oiseaux, ils devraient rester pour quelques semaines encore dans la région. Pour référence, en 2022 Taurus (PS7) avait été vu la dernière fois le 31 août, Flamme (ex-KF6) le 5 septembre, Arthur (F12) le 11 septembre, Olympe (F28) le 21 août, et Racine (F29) le 23 septembre, après une visite au lac de Constance. Toutes les données sont précieuses pour aider à déterminer leur date de départ, en particulier celle de Taurus (PS7) dont la bague n’a pas encore pu être lue cette année. S’il est plus probable de les observer dans la région des Trois-Lacs, certains (comme Flamme) peuvent apparaître à 50-60 km du site de lâcher, voire même plus loin. Belles observations “balbuzardiennes” à toutes et tous pour les dernières semaines avant leur grand départ vers le sud !