Chaque oiseau porte une bague métallique à la patte gauche et une bague plastique bleue à la patte droite. Ces bagues ne blessent aucunement les oiseaux qui les portent et ne les incommodent pas du tout. Elles ne peuvent être posées que par les détenteurs d’un permis de baguage, en l’occurrence Michel Beaud, Adrian Aebischer et Roy Dennis pour ce qui concerne notre projet. La bague métallique est fournie par la Station ornithologique Suisse (SOS) de Sempach et porte un combinaison chiffrée unique. Toute personne qui trouverait un oiseau ainsi bagué peut en informer la SOS qui nous communiquera alors aussitôt les détails de l’observation en question.

Pour pouvoir lire une bague métallique, il est en principe nécessaire d’avoir l’oiseau en mains. La bague de couleur, plus grande, peut être lue plus facilement au moyen d’un télescope ou d’un téléobjectif d’appareil photo, que l’oiseau soit perché ou parfois même en vol.
La bague plastique de chaque oiseau possède un code unique. En 2015 ces bagues étaient bleues, marquées des lettres blanches PP suivie d’un seul chiffre (PP1, PP2…. jusqu’à PP6) et posées à la patte droite. C’est Roy Dennis qui s’est chargé de les poser en Ecosse, afin que les oiseaux soient immédiatement identifiables au moment de leur entrée en Suisse, et leur numéro ayant préalablement être noté sur les permis d’exportation et d’importation de la CITES.
Des bagues bleues sont également posées à des Balbuzards au Royaume-Uni, mais là-bas elles le sont à la patte gauche et portent des combinaisons de lettres et de chiffres différentes. Par conséquent, si quelqu’un voit un Balbuzard pêcheur portant une bague bleue à la patte droite, il s’agit nécessairement d’un Balbuzard réintroduit en Suisse. Les oiseaux réintroduits en Suisse cette année ont été nommés d’après les lettres et chiffres inscrits sur leur bague bleue.




La plupart des Balbuzards d’Europe nichent dans le nord et vont hiverner au sud du Sahara ou le long de sa côte occidentale (à l’exception de quelques petites populations plus ou moins sédentaires en Méditerranée). Quelques individus peuvent toutefois ne pas traverser la Méditerranée et hiverner en Espagne ou même dans le sud-ouest de la France, mais de tels cas sont assez rares. En périodes de migration, l’espèce peut être observée en Suisse en petit nombre, principalement de mi-mars à fin mai au printemps et de mi-août à fin octobre en automne.
Le Balbuzard est une espèce « philopatrique » et il est très peu probable qu’il revienne un jour s’installer tout seul en Suisse romande – même si dans la nature on ne peut jamais dire jamais. La philopatrie définit l’attachement d’un individu à rester ou à revenir à l’endroit où il est né pour se reproduire. Certaines espèces, dont le Balbuzard, ont une philopatrie très marquée, avec pour conséquence que leur capacité de dispersion est très faible. Pour cette raison, dès qu’une population de Balbuzards disparaît quelque part, on ne peut pas raisonnablement s’attendre à ce que des individus qui ne sont pas nés à cet endroit le recolonise spontanément, même s’il y existe encore un milieu convenable.