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L’équipe 2016

Une équipe fantastique a tout fait (et même plus) pour garantir que nos balbuzards arrivent bien en Suisse, aient toujours beaucoup à manger, prennent leur premier envol dans les meilleures conditions possibles et trouvent même une série de confortables nids artificiels à choix le jour où il reviendront ! Voici quelques photos les illustrant en pleine action…

Avec tous les remerciements de la volée 2016 de jeunes Balbuzards à Rune Aae & famille, Adrian Aebischer, Gilbert Bavaud, Michel Beaud, David Bippus, Emmanuel Carino, Flann Chambers, Astrance Chervet-Fenestraz, Emile (Bouby) Curty, Andreia Días, Mario Firla, Holger Gabriel, Ricardo Gomes, Christian Grand, Sandra Hails, Denis Landenbergue, Bernard Monnier, Christelle Mugny, Alain Niclass, Pascal Rapin, Günther Rober, Daniel Schmidt, Pascal Schöpfer, Wendy Strahm et Erwan Zimmermann. Sans oublier bien sûr les très sympathiques et dévoués pêcheurs professionnels qui nous ont régulièrement fournis beaucoup de poisson frais : Luc Gilliéron, Pierre Schär & famille et Henri Christinat & famille.

Un magnifique cadeau de Noël !

Bulbuzard suisse Langue de BarbarieDécembre et janvier est une période idéale pour échapper à l’hiver boréal et partir chercher des Balbuzards plus au sud, d’où notre décision d’aller passer les congés de Noël au Sénégal, et plus précisément de voir si un de nos oiseaux relâchés en Suisse aurait décidé d’hiverner là-bas. A notre arrivée le 22 décembre au Parc National de la Langue de Barbarie près de Saint-Louis (un lieu très important pour des Balbuzards hivernants), nous avons rencontré John Wright du «  Rutland Osprey Project » au Royaume-Uni qui, avec les ornithologues espagnols Rafa Benjumea et Blanca Perez du Projet Tougoupeul, venait d’y passer un mois à travailler avec le personnel du Parc National sur le monitoring des oiseaux. Le 22 décembre était leur dernier jour sur place avant de partir vers d’autres sites.

En guise de magnifique cadeau de Noël, John nous a fièrement offert la photo d’un jeune balbuzard mâle qu’il avait prise le matin même. Un de nos jeunes mâles relâchés en Suisse durant l’été 2016 ! La photo montre clairement une bague bleue à la patte droite de l’oiseau, ainsi que l’antenne de l’émetteur radio VHF encore fixée à sa queue (et qui tombera une fois que la mue sera terminée dans quelques mois). Bien que le code de la bague ne soit pas lisible, nous soupçonnons qu’il pourrait s’agir de PS0 (Ivan) ou de PS1 (Masqué). Nous avons donc la preuve que l’un au moins de nos jeunes est bien arrivé en Afrique de l’ouest et qu’il s’y nourrit bien du poisson abondant de la Langue de Barbarie.

Nous avons passé trois jours de plus à sa recherche dans le Parc National malheureusement sans succès, mais nous y avons quand-même vu plus de 60 autres Balbuzards dont un qui portait une bague noire bien lisible d’Allemagne. Nous avons ensuite visité La Somone (au sud de Dakar) où nous avons eu le plaisir de voir beaucoup d’autres Balbuzards dont un oiseau français adulte portant une bague orange ainsi qu’un autre oiseau allemand.

De nombreuses aires protégées et d’autres zones humides en Afrique sont essentielles pour fournir des lieux sûr et calmes pour des oiseaux hivernants comme les Balbuzards. Les pressions de toutes sortes augmentent souvent dans ces lieux tout à fait uniques, et beaucoup d’engagement et de sensibilisation du public y sont indispensables pour garantir leur sécurité à long terme. A tous ceux qui les gèrent et les protègent, nous adressons nos plus vifs remerciements et nous souhaitons une excellente nouvelle année !

Ornithologists Langue de Barbarie
Un groupe comblé. De gauche à droite : Rafa Benjumea, Moussa Fall (Conservateur du Parc National de la Langue de Barbarie), Blanca Perez, Issa Sylla (ancien Directeur des Parcs Nationaux du Sénégal) et John Wright.

Ils sont partis vers le Sud !

Christelle Mugny telemetry Bellechasse

Depuis leur libération vers fin juillet et début août, nos douze jeunes Balbuzards se sont rapidement familiarisés avec leur nouvel environnement au cœur de la région des Trois-Lacs. Elargissant le rayon de leurs excursions au fur et à mesure qu’ils perfectionnaient leur maîtrise du vol, ils n’ont pas tardé à fréquenter régulièrement le lac de Morat et les réserves du Fanel et du Chablais de Cudrefin au Lac de Neuchâtel, et occasionnellement aussi le lac de Bienne aux environs d’Hagneck et la retenue de Niederried sur la Sarine. Un de nos jeunes a malheureusement été victime d’un accident aussi imprévisible qu’inhabituel avec un « pique-oiseaux », dispositif destiné à empêcher les grands oiseaux de se poser sur les transversales de pylônes électriques. Contact a aussitôt été pris avec la compagnie électrique responsable pour que de tels dispositifs soient supprimés dans le secteur de réintroduction avant le printemps prochain. Mis à part ce triste accident, tout s’est fort bien passé avec les onze autres jeunes relâchés cette année à Bellechasse.

Après un séjour de 34 jours en moyenne entre leur libération et leur départ en migration, cinq de nos jeunes oiseaux sont partis entre les 23 et 27 août, pendant la semaine la plus chaude de l’été. Ils ont été imités par quatre autres durant la journée ensoleillée à forte bise du 6 septembre – des conditions qui les ont sans doute stimulés pour commencer leur migration. Les deux derniers, « Trident » et « Masqué », sont partis vers le sud les 10 et 11 septembre, concluant ainsi notre « saison Balbuzards 2016 ».

Espérons qu’ils feront tous bon voyage, et que nous aurons le plaisir de revoir certains d’entre eux dans la région d’ici à quelques années !

(photo:  Christelle Mugny suit par télémétrie les déplacements de nos derniers jeunes peu avant leur départ).

Un grand fan du Balbuzard s’en est allé

Luc Hoffmann

Le 21 juillet, le Dr. Luc Hoffmann, grand fan du Balbuzard et supporter de sa réintroduction en Suisse, s’en est allé paisiblement dans cette Camargue qu’il aimait tant.

Né le 23 janvier 1923 à Bâle au bord du Rhin – fleuve où le dernier couple nicheur de ce rapace avait niché en Suisse en 1914, Luc Hoffmann a joué un rôle instrumental dans la création, entre autres, du WWF (1961), de la Convention de Ramsar (1971), de la Station biologique de la Tour du Valat en Camargue (1954) et de la Fondation MAVA (1994).

Ornithologue et pionnier de la protection des zones humides, Luc Hoffmann nourrissait une passion toute particulière pour les oiseaux de ces milieux. Sa vision et son engagement ont été déterminants dans la préservation d’écosystèmes aquatiques emblématiques comme la Camargue en France, le Coto Doñana en Espagne et le Banc d’Arguin en Mauritanie. Autant de lieux mondialement réputés comme sites de nidification, d’escale migratoire ou d’hivernage pour d’innombrables oiseaux d’eau parmi lesquels le Balbuzard pêcheur.

Lors de l’opération de baguage des flamants roses en Camargue à fin juillet 2011, Luc Hoffmann fut l’une des deux premières personnes consultées sur le projet de réintroduction du Balbuzard en Suisse, avec son ami le spécialiste mondial des flamants Alan Johnson. Ils se sont tous les deux immédiatement enthousiasmés pour cette idée, Alan Johnson la qualifiant de « projet décoiffant » alors que Luc Hoffmann la considérait comme « un projet qui s’impose ».

Membre de longue date de Nos Oiseaux, Luc Hoffmann était aussi modeste et discret qu’il était engagé et efficace dans d’innombrables initiatives pour le succès desquelles il a joué un rôle déterminant. Quand, d’ici quelques années, le Balbuzard recommencera à nicher en Suisse, il le devra entre autres à la passion de Luc Hoffmann et au précieux soutien accordé grâce à lui par la Fondation MAVA.

Notre deuxième saison a commencé

Balbuzard en NorvègeDouze jeunes Balbuzards originaires d’Allemagne orientale et de Norvège méridionale sont maintenant confortablement installés en Suisse au site de réintroduction de Bellechasse (FR). Ils y resteront  dans les grandes cages de lâcher spécialement construites pour eux jusqu’à ce qu’ils soient prêts à prendre leur premier envol. En attendant, ils sont en train de se familiariser  avec leur nouveau foyer et leur nouvel environnement, tout en se nourrissant très bien – comme tout adolescent en pleine croissance.

Grand merci aux bagueurs Holger Gabriel et Mario Firla en Allemagne, et à Rune Aae du University College d’Østfold en Norvège, qui les ont collectés et qui en ont pris le plus grand soin. Pour cela, ils ont dû escalader toute une série de grands arbres ou de hauts pylônes, ce qu’ils ont fait avec une maestria et une efficacité remarquables. Merci également à Daniel Schmidt pour son précieux appui dans l’organisation de l’opération en Allemagne orientale. Il nous a aussi accompagné, avec un autre passionné du Balbuzard, Günther Röber, pour le long transport nocturne des oiseaux jusqu’en Suisse.

Neutralisation des lignes électriques

Reparation de pylone 6 5 avril 2016Une menace énorme pour tous les grands oiseaux, y compris les cigognes, les aigles, les buses, les Grands-Ducs et aussi les Balbuzards, est celle de leur électrocution accidentelle quand ils se perchent ou volent trop près de certains pylônes ou lignes électriques dangereux. Parfois les oiseaux n’ont même pas besoin de toucher deux fils avec leurs ailes; le simple fait d’en être trop proche peut en effet provoquer un arc électrique fatal. Nous avons ainsi eu la triste expérience de perdre un de nos jeunes oiseaux relâchés en 2015 à cause d’une électrocution accidentelle. Heureusement, la compagnie électrique « Groupe E » a vite accepté de modifier les lignes électriques dangereuses aux abords de notre site de réintroduction du Balbuzard en isolant les câbles problématiques. Elle est par ailleurs prête à mettre en œuvre un programme plus large visant à modifier ou isoler dans les années à venir d’autres pylônes et lignes électriques particulièrement dangereuses pour les oiseaux. Si le risque de collisions accidentelles avec des câbles  reste difficile à totalement exclure, veiller à ce que les pylônes et lignes électriques mal conçus ne puissent plus électrocuter les grands oiseaux représente déjà un grand pas dans la bonne direction.

En reconnaissance de nos bénévoles

Nos Oiseaux AG osprey teamNous n’aurions pas pu réaliser ce projet sans la quantité énorme de temps et d’énergie déployée par un nombre important de bénévoles. Nous avons organisé une petite cérémonie à l’Assemblée générale de Nos Oiseaux du 19 mars en de reconnaissance de chaque bénévole qui a passé deux semaines sur le terrain à prendre soin de nos oiseaux l’été dernier à Bellechasse. Ils ont tous reçu un certificat les remerciant pour leur engagement personnel, ainsi qu’un paquet de biscuits aux noisettes fort appréciés pour leur rappeler tous ceux dégustés pendant les heures mémorables passées au site du projet durant l’été 2015. Une fois de plus, nos plus vifs remerciements à tous ceux et celles qui ont ainsi contribué au projet.  D’ailleurs il n’est pas trop tard pour s’inscrire comme bénévole pour deux semaines durant l’été de 2016, alors que toute personne intéressée n’hésite pas à prendre contact avec nous sur info@balbuzards.ch!

(de gauche à droite sur la photo : Denis Landenbergue, Erwan Zimmermann, Emanuel Carino, Karine Vincent, Wendy Strahm, Christelle Mugny, Michel Beaud et Emile Curty. Manquent Gilbert Bavaud, Andreia Dias, Astrance Fenestraz-Chervet et Jean-Michel Progin).

Prévenir la pénurie de logement

Construction nid balbuzard suisseLes Balbuzards ayant volontiers recours à une solution de facilité, ils préfèrent utiliser un nid pré-existant plutôt que de devoir en construire un eux-même à partir de zéro. C’est pourquoi la construction de plateformes de nidification (voir nos deux premiers construits en novembre 2015) fait partie intégrante de notre projet. Nous venons ainsi de construire pour eux deux logements cinq étoiles supplémentaires : un à 30 m. de haut au sommet d’un pin sylvestre, l’autre sur un arbre mort. Nous sommes convaincus que le jour où nos oiseaux reviendront pour nicher, ils  attribueront à ces logements une appréciation haut de gamme !

La construction de ces nouveaux nids a bénéficié des talents d’escalade de Christian Grand et d’Adrian Furrer, secondés au sol par Michel Beaud, Emile Curty, Denis Landenbergue et Wendy Strahm. La construction du premier de ces nids a été particulièrement délicate dès le moment où il a commencé à neiger ! On ne peut qu’avoir une pensée admirative pour les Balbuzards qui vont passer la mauvaise saison en Afrique et ne reviennent vers l’Europe qu’une fois l’hiver terminé. Eux aux moins n’auront jamais le souci de devoir peller la neige… .

L’équipe 2015

Que ce soit pour couper des morceaux de poisson, pour observer et surveiller les jeunes, pour leur fixer un émetteur, pour construire des nids artificiels ou pour toute autre tâche (le lancement de poisson étant particulièrement sportif), nous disons un grand merci à toute l’équipe 2015 du Projet Balbuzard !

Nos premiers nids artificiels

Construction des nids

Escalade sur un pin sylvestre par Pascal Grand
Pascal Grand escalade un Pin sylvestre de 35 m. de haut pour y construire un nid artificiel

Une composante importante de notre projet de réintroduction consiste à construire des nids artificiels pour faciliter l’installation des Balbuzards le jour où il reviendront nicher en Suisse. Après l’identification d’arbres potentiellement favorables et l’obtention des autorisations nécessaires pour bâtir un nid à leur sommet, Daniel Schmidt (en pleine action sur la photo ci-dessus) a été invité à venir depuis l’Allemagne pour faire une démonstration et donner une formation dans l’art de construire des nids artificiels de rêve pour Balbuzards. Trois ornithologues et grimpeurs d’arbres confirmés de Fribourg (Christian Grand, Pascal Grand et Henri Vigneau) ont assisté à la construction d’un premier nid par Daniel et ont construit le second de la même manière le jour suivant. Michel Beaud, Emile Curty, Denis Landenbergue et Wendy Strahm ont également apporté leur aide à cette opération.

Les nids de Balbuzards sont d’habitude situés sur un arbre dominant, de manière à ce que leurs occupants y jouissent d’une vision panoramique à 360°. Nos deux premiers nids ont ainsi été construits au sommet de Pins sylvestres à 35 m. de haut, entreprises délicates pour lesquelles nous avons bénéficié d’une météo favorable et pratiquement sans vent. Cela prendra certes plusieurs années avant que le retour des Balbuzards réintroduits chez nous, mais nous sommes optimistes à l’idée que le jour venu ils trouveront irrésistibles ces plateformes aménagées sur mesure pour eux. Grand merci à toute l’équipe pour la construction de ces deux magnifiques premiers nids, et pour les nombreux autres que nous prévoyons déjà d’installer.

Daniel Schmidt et Christian Grand nid balbuzard
Daniel Schmidt explique à Christian Grand un détail pratique relatif à la construction d’un nid.
Equipe balbuzard construction des nids
L’équipe de construction admire les prouesses de Daniel Schmidt en train d’installer notre premier nid.