Une fois encore cette année, les femelles (du moins celles dont nous avons connaissance) relâchées par Nos Oiseaux ont “surclassé” les mâles du projet. Dominique Lorentz nous a signalé que Mouche (PR4) et son partenaire AM06 ont élevé deux jeunes dans le département français de la Moselle, pour la cinquième nidification réussie de ce couple. Pistache (F11), retrouvée pour la première fois depuis qu’elle avait été relâchée en Suisse en 2018, s’est appariée avec un mâle non bagué et a mené à bien l’élevage de deux jeunes (photo ci-dessus) dans le département de la Marne, selon les informations reçues de Julien Rougé. Une nouvelle particulièrement rassurante, le nid se trouvant sur un type de pylône de ligne électrique à moyenne tension plutôt dangereux, stressant presque tout le monde – à l’exception semble-t-il des oiseaux eux-mêmes.
Dans la province allemande du Bade-Wurtemberg, Chronos (ex-PS9) et son partenaire (baptisé Kepler l’année dernière) ont malheureusement échoué cette saison. Après deux années de reproduction réussies, Chronos a couvé bien au-delà du moment où ses œufs auraient dû éclore. Daniel Schmidt pense que la cause la plus vraisemblable serait des dégâts provoqués aux œufs par la martre Martes martes, bien que suite à un problème technique du piège photo, la cause de cet échec demeure inconnue.
Pour ce qui est des femelles en Suisse, 2025 a été passionnante puisque deux immatures non baguées de 2 ou 3 ans ont passé une grande partie de l’été avec deux mâles territoriaux dans la région des Trois-Lacs, Olympe (F28) et Racine (F29). Dans chaque cas, une activité intense de parades nuptiales, d’accouplements et de construction de nid a été observée, générant de grands espoirs pour 2026… pour autant bien sûr que tous reviennent sains et saufs de migration au printemps prochain. Quant à Arthur (F12), notre mâle le plus célèbre, il a continué à guetter le ciel pour une femelle de passage, utilisant les deux plateformes installées pour lui à Hagneck, et construisant aussi lui-même – comme ces dernières années – au moins un nid supplémentaire.
La migration a maintenant commencé, les deux femelles estivantes sont déjà parties, et nous continuons à surveiller “nos” mâles jusqu’à ce qu’ils mettent le cap au sud dans les 2-3 semaines à venir.